Bouger pour rester en bonne santé

Rédaction : l’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française, mise à jour par Cécile Marie-Magdelaine, diététicienne

Introduction

L’alimentation peut provoquer des allergies alimentaires à tout âge, une problématique de plus en plus courante. Ces allergies compliquent la vie des personnes concernées et de leur entourage, nécessitant une gestion rigoureuse et informée pour limiter les risques et améliorer la qualité de vie des patients.

Définition et mécanismes des allergies alimentaires

Une allergie alimentaire est une réaction exagérée du système immunitaire face à un aliment ou composant alimentaire identifié comme allergène. Contrairement aux intolérances, les allergies activent le système immunitaire et peuvent entraîner des symptômes graves.

– Les étapes d’une allergie :
  – Phase de sensibilisation : Lors d’un premier contact avec l’allergène, le système immunitaire se prépare à réagir en produisant des anticorps spécifiques. Cette phase est silencieuse (aucun symptôme).
  – Phase de déclenchement : Lors d’un contact ultérieur, l’organisme réagit en produisant des symptômes divers, liés à une hypersensibilité.

– Allergies croisées : Certaines personnes réagissent à des allergènes de structure proche. Exemples :
  – Latex ↔ Kiwi, banane, avocat, châtaigne.
  – Acariens ↔ Escargots, crevettes.

– Différence entre allergie et intolérance :
  – L’intolérance alimentaire (ex. lactose) ne fait pas intervenir le système immunitaire et est causée par un problème de digestion (ex. carence en enzyme lactase).

Principaux allergènes alimentaires

– Pour la population générale :
Une directive européenne liste 14 allergènes principaux à déclaration obligatoire (ADO), parmi lesquels :
– Gluten (blé, orge, avoine, seigle), arachide, lait, œufs, fruits à coque (amande, noisette, noix), soja, poisson, crustacés, mollusques, céleri, moutarde, graines de sésame, sulfites. Ces allergènes doivent figurer clairement sur les étiquettes des produits alimentaires.

– Chez les enfants :
Les allergènes les plus fréquents sont :
– Lait de vache, œufs, arachides, poisson, fruits à coque, gluten, moutarde.
– Exemples spécifiques :
– L’œuf : Le blanc est plus allergène que le jaune.
– Lait de vache : Toutes les formes (frais, en poudre, fromage) sont concernées. Le lait d’autres animaux (chèvre, brebis) est déconseillé comme substitut pour les nourrissons.

Manifestations cliniques des allergies alimentaires

Les symptômes peuvent varier en gravité et toucher différents systèmes :
– Réactions cutanées : Urticaire, eczéma, gonflement (lèvres, visage, langue).
– Réactions digestives : Crampes abdominales, diarrhées, nausées, vomissements.
– Réactions respiratoires : Asthme, toux, éternuements, écoulement nasal.
– Choc anaphylactique (forme grave) : Cette urgence médicale met en péril les organes vitaux (cœur, cerveau) via une chute brutale de la tension artérielle. Appeler immédiatement le SAMU (15).

Diagnostic des allergies alimentaires

Pour confirmer une allergie, une consultation chez un allergologue est indispensable. Le diagnostic comprend :
– Interrogatoire médical : Identification des aliments suspects grâce à un journal alimentaire détaillant les repas.
– Tests complémentaires :
  – Tests cutanés (prick-tests, patch-tests).
  – Tests de provocation orale en milieu hospitalier.
  – Dosages biologiques pour détecter les anticorps spécifiques.

Traitement et gestion des allergies alimentaires

– Éviction alimentaire :
– Une fois l’allergène identifié, l’éviction peut être totale ou partielle, selon le seuil de tolérance défini par l’allergologue.
– Exemples : Certaines personnes tolèrent de petites quantités d’allergènes, d’autres nécessitent une exclusion complète.

– Traitements médicamenteux :
– Antihistaminiques, corticoïdes, bronchodilatateurs, adrénaline en cas de choc anaphylactique.
– Une trousse de secours doit toujours accompagner la personne allergique.

Étiquetage et information sur les allergènes

La réglementation européenne impose que :
– Les allergènes soient mentionnés clairement sur les étiquettes des produits emballés (en gras ou italique).
– Pour les produits non emballés (cantines, traiteurs, etc.), l’information soit écrite et accessible au consommateur sans demande spécifique.

Particularités de la prévention chez les enfants

– Les allergies alimentaires peuvent être héréditaires, mais ce n’est pas systématique.
– Lors de l’allaitement, il n’est pas conseillé de suivre un régime d’éviction préventif pour éviter les allergies.
– La diversification alimentaire entre 4 et 6 mois est essentielle pour établir une tolérance immunitaire :
  – Introduction progressive des aliments (légumes, fruits, viande, poisson, œufs).
  – Maintien des apports en lait (maternel ou artificiel).
  – Chez les enfants, un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) en milieu scolaire permet de gérer les repas et les éventuelles urgences.

En conclusion

Les allergies alimentaires nécessitent une prise en charge rigoureuse impliquant patients, familles, professionnels de santé, et institutions éducatives. Une bonne connaissance des allergènes, des symptômes et des mesures de prévention permet de mieux vivre avec ces contraintes et de limiter les risques. Des associations spécialisées offrent également soutien et conseils aux familles concernées.